Tu écrivis un merveilleux poème rapidement
Pour un devoir de collège loin maintenant
Un instant j'ai cru que tu suivrais mon chemin
Et je t'avoue ce soir que j'ai eu peur pour toi
Peur de te voir perdue dans cette Poésie que je hais
Et aime depuis toujours
Bien malgré moi
Je ne la voulais pas auprès de toi
Ne souhaitais pas qu'elle te fut nécessaire pour vivre
Comme elle l'est toujours pour moi
Je refusais cette prison-là pour ma fille
Mais n’aurais pu l’en libérer
Je le sais
J'ai vu tant de poètes s’y torturer
Sans savoir en sortir
Sans plus pouvoir pleurer
Les larmes de la vie
Les sourires de l'amour
Immensément simple
Pour qui aime sans rimer
Sans rien demander d'autre
Que la main de l'Autre
Entrelacée
Séparée
Retrouvée
Et bénie
Je sais que Poésie est à chaque être différente
Que certains vivent bien avec elle
Et longuement
Ce ne fut pas mon cas
Des années durant
Mais sans elle qu'étais-je
Un flot de pleurs étouffé
Un silence trop lourd à porter
Un viol de moi-même non crié
Enfant détestée méprisée tuée
Que sais-je
Je laisse aux psys dont je ne suis
L'analyse de cette étrange thérapie
Et aux poètes que je fuis
L'arrimage de mes mots
Mon enfant a souvent eu peur
De me voir perdue sur des feuilles
Qui ne meurent pas
Je peux bien les brûler
Déchiqueter
Enterrer
Elles reviennent
Vertes d’espoir
Et noires de moi
Je sais déjà que ces mots-là
Non travaillés
Me feront quitter le soleil de l'été
Pour m’y pencher et m'y courber
Jusqu’à n'en plus pouvoir
Pour réussir après à les jeter
Dans un tiroir et à n'y plus penser
Mais pour toujours recommencer
La même histoire
Me demandant bien
Ce que peuvent être
Les lignes de la vie
Des jours et des nuits
Avec ponctuation
Maelle copyright 00047869
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